L’analyse des nouvelles sur le débat des chefs fédéral offre une occasion de comprendre les enjeux et la manière dont ils sont rapportés
Les chefs des six principaux partis politiques ont participé la nuit dernière à un débat national télévisé. Ils ont présenté leurs idées et critiqué celles de leurs adversaires dans le but de convaincre le plus grand nombre de Canadiens.
Les débats sont la pierre d’assise d’une saine démocratie et peuvent permettre aux citoyens de s’informer et de participer. C’est aussi une chance pour les citoyens d’écouter directement ce que les chefs de parti ont à dire.
Les débats des chefs sont aussi des événements qui méritent de faire l’actualité et qui sont couverts par les médias et les commentateurs politiques.
Il y a beaucoup de choses à dire à la suite du débat : Qui a gagné ou perdu ? Qui a le mieux ou le moins bien performé ? Quelle sera l’incidence de cet événement sur la campagne et quels en seront les effets sur les résultats du vote ?
L’analyse des nouvelles sur le débat peut nous aider à mettre ces thèmes en contexte, en plus de nous offrir des éléments de comparaison sur les différentes manières dont l’événement est perçu.
Il y a d’importantes distinctions à garder en tête lorsqu’on consulte la couverture médiatique du débat.
Les nouvelles : Certains articles sur le débat rentrent dans la catégorie du journalisme d’information. Ces reportages décrivent le qui, quoi, quand, où et comment de l’événement. (On peut aussi parler de « compte-rendu ».)
Les opinions de l’auteur seront absentes de l’article, mais l’article citera des experts qui offriront une analyse sur les gagnants et les perdants du débat ainsi que sur la répercussion des performances des chefs sur la campagne. Ces évaluations seront accompagnées de guillemets et/ou seront attribuées aux experts.
Lorsque plusieurs points de vue sont présentés et que ces points de vue sont traités de manière équitable, on parle alors de reportages d’actualité de qualité.
Les chroniques : La grande majorité des articles sur le débat seront des articles de chroniqueurs et de commentateurs politiques qui auront interprété l’événement et qui auront offert une opinion sur l’importance de l’événement.
Les chroniques de qualité se basent sur des faits et présentent des arguments bien construits et bien pensés. C’est généralement le cas des chroniqueurs professionnels qui utilisent leur expertise pour interpréter et contextualiser les événements. Toutefois, il n’est pas nécessaire de connaître le sujet pour se former une opinion, et la qualité des arguments peut grandement varier.
Bien que les organisations de presse offrent des services d’information publique, ce sont aussi des entreprises, avec leur propre image de marque, qui s’adressent à des audiences cibles. Ainsi, certaines sources d’information vont avoir une position plus clémente ou plus critique sur certains candidats. La partialité des médias est parfois subtile, mais elle peut aussi être prononcée. Afin de comprendre les nouvelles que nous consommons, nous devons comprendre la structure et les contraintes de la production d’information ainsi que leur incidence sur les résultats de l’élection.
Comparer et mettre en contraste des exemples médiatiques est un moyen utile d’analyser les moments forts du débat et leur couverture. Vous trouverez ci-dessous deux suggestions d’activités.
a) Choisissez parmi les exemples proposés ci-dessous et demandez à vos élèves de faire la distinction entre les articles d’information et les articles d’opinion.
b) Analysez un article d’information et un article d’opinion :
a) Comparer deux articles d’opinion
b) Choisissez un fait à vérifier
c) Recherchez les auteurs des articles pour en savoir plus à leur sujet.
Biais médiatique : Le fait de privilégier une vision ou une interprétation par rapport aux autres, qui influence les reportages.
Cadrage : La perspective ou l’angle à partir duquel les informations sont présentées.
Établir les priorités (Agenda-setting) : La capacité des médias d’information de déterminer les questions qui retiendront l’attention du public.
Journalisme : Cela consiste à recueillir de l’information, à l’évaluer, à la présenter et à commenter les nouvelles.
Journalisme d’information : Il vise à rapporter les événements, les enjeux et leur évolution dans le but d’informer le public. Même s’il comprend une certaine forme d’analyse ou d’évaluation, il repose sur les faits et non sur les opinions.
Journalisme d’opinion : Il offre un point de vue sur les événements, les enjeux et leur évolution. Ses objectifs peuvent varier et il a parfois pour but de critiquer, de féliciter, d’interpréter ou de convaincre. Il n’est pas forcément objectif ou équilibré.
Opinion : Un point de vue personnel, une attitude ou un jugement. Les opinions sont personnelles et hautement subjectives. Elles sont influencées par nos expériences, nos valeurs, nos connaissances et nos perspectives.