Le coronavirus et la désinformation
À la fin du mois de décembre 2019, les médias ont commencé à partager la nouvelle de l’éclosion d’un nouveau coronavirus (COVID-19) à Wuhan, en Chine. Puis, dès le début du mois de février 2020, les experts de la santé ont identifié des cas de coronavirus dans plus de 25 pays, dont le Canada. L’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que cette éclosion constituait une « préoccupation internationale », et les scientifiques et professionnels de la santé s’attachent à contenir le virus pour éviter qu’il ne se propage.
Les nouvelles concernant un nouveau virus provoquent souvent de la peur et de l’anxiété au sein de la population. Si les gens cherchent l’information la plus à jour possible afin de comprendre et de réagir rapidement face à la situation, il néglige cependant souvent le fait suivant : l’information juste et précise peut parfois mettre un certain temps avant d’être obtenue et diffusée.
Dans ces conditions, il n’est pas rare que des rumeurs et de fausses informations se mettent à circuler. Cela s’avère particulièrement sur les médias sociaux, où une foule de renseignements peuvent se répandre à l’échelle planétaire avant qu’avoir été vérifiés par des sources d’informations crédibles.
Ainsi, des millions de messages sur le coronavirus sont transmis sur les médias sociaux. Même si nombre d’entre eux contiennent des renseignements provenant de sources fiables, d’autres répandent de fausses informations.
La désinformation sur le coronavirus prend de multiples formes. Certaines publications répandent des théories conspirationnistes sur les origines du virus – comme l’histoire fausse selon laquelle le virus a été produit dans un laboratoire canadien et volé par des espions chinois. D’autres propagent des renseignements erronés sur des cures miraculeuses, allant de l’eau salée jusqu’à la vitamine C, en passant par la nicotine. Même les influenceurs des médias sociaux publient des images d’eux-mêmes portant un masque ou proposant certaines pratiques douteuses pour éviter la propagation du virus (exemple).
La désinformation en ligne peut même mener à une augmentation des comportements xénophobes. Par exemple, on a largement répandu cette histoire tendancieuse selon laquelle les habitants de Wuhan auraient contracté la maladie en mangeant de la soupe de chauve-souris, ce qui a donné lieu à toute une série de mèmes et autres publications en ligne véhiculant des préjugés sur les habitudes alimentaires des Chinois. Ce type de désinformation est bien évidemment susceptible d’influencer les comportements du grand public et, potentiellement, d’entraîner des attitudes et des propos racistes. Par exemple, de nombreux restaurants chinois au pays ont rapporté une diminution considérable de la fréquentation de leur établissement dans les semaines suivant l’éclosion du coronavirus, et de nombreuses entreprises craignent maintenant de devoir déclarer faillite.
Même s’il est normal de vouloir obtenir le plus d’information possible sur l’éclosion d’une nouvelle maladie, il est important d’attendre que l’information soit vérifiée et de s’assurer qu’elle provienne de sources sûres. Il faut s’en tenir aux faits communiqués par les agences de santé publique ou les professionnels de la santé, comme l’Organisation mondiale de la Santé, l’Agence de la santé publique du Canada et les associations provinciales dans le domaine de la santé.
Comme le montre le cas du coronavirus, en période d’incertitude, la désinformation en ligne peut se répandre plus rapidement que la maladie.