En raison des défis financiers auxquels ils font face aujourd'hui, les médias d’information tentent de trouver de nouvelles façons de faire croître leurs revenus et de sauver les journaux régionaux et nationaux
Avec les défis financiers auxquels font face les médias dans les dernières années, les médias d’information tentent de trouver de nouvelles façons de faire croître leurs revenus et de sauver les journaux régionaux et nationaux qui sont de plus en plus touchés par des fermetures.
En mai 2018, La Presse, compagnie médiatique appartenant à la Power Corporation du Canada, une compagnie de la famille Desmarais, a annoncé qu’elle souhaitait se restructurer afin de devenir un organisme à but non lucratif (OBNL). Cela lui permettrait de recevoir des subventions de l’État, des dons du public et assurer sa survie.
Puisqu’une loi privée datant de 1967 affirme que l’Assemblée nationale a droit de regard sur la propriété La Presse, il faut d’abord que cette loi soit modifiée avant de permettre ce changement de statut. Le 6 juin dernier, une Commission parlementaire à l’Assemblée nationale s’est penchée sur la situation et a invité des acteurs du monde politique et médiatique à se prononcer sur la question.
Dans le monde politique, le Parti libéral du Québec a affirmé que le gouvernement ne devrait pas décider du statut de La Presse ni s’immiscer dans les décisions des médias. De leur côté, le Parti québécois était d’avis que La Presse devrait renoncer à sa ligne éditoriale si elle souhaitait devenir un OBNL. Quant à elle, La Presse a déclaré qu’elle préférait renoncer à son changement de statut plutôt que de se départir de sa ligne éditoriale, c’est-à-dire de ses valeurs fédéralistes. Le 14 juin dernier, l’Assemblée nationale a finalement passé un projet de loi pour abroger la loi de 1967 en n’incluant aucune condition sur la ligne éditoriale de La Presse.
Les journaux possèdent, traditionnellement, un comité éditorial qui détermine les opinions qui seront publiées dans les éditoriaux. Il est important de faire une distinction entre la ligne éditoriale et les nouvelles publiées ayant pour but d’informer la population d’événements d’intérêt qui ont eu lieu. Il est également possible que les chroniqueurs soutiennent des positions qui vont à l’encontre de la ligne éditoriale. Tout comme, il arrive parfois que la ligne éditoriale d’une publication ait un impact sur la décision d’inclure, ou non, une nouvelle (Voir la Leçon 4 : Les nouvelles et le processus éditorial).
Regardez les vidéos suivantes, puis, entamez une discussion en classe à partir des questions proposées ci-dessous :
« “La Presse” devient un OBNL » (Radio-Canada)
« La Presse veut maintenir son droit d’avoir des prises de positions éditoriales » (Radio-Canada)
« Le PQ s’en prend à la ligne éditoriale de “La Presse” » (TVA Nouvelles)
« La Presse pourra finalement devenir un OBNL » (TVA Nouvelles)
Alors que les journaux étaient auparavant financés par les annonceurs, ce modèle ne fonctionne plus aujourd’hui. Plusieurs médias d’information dans d’autres pays essaient de trouver des modèles d’affaires alternatifs, tel que la transformation de l’entreprise en OBNL ou encore un tarif pour l’utilisateur.